Le catch, en France, reste encore moins connu qu’aux États-Unis. Du moins pour les non-initiés. Ce sport particulier a en effet ses amateurs, et ses champions, y compris dans l’Hexagone. Certains d’entre eux ont même parfois des soucis à cause de leur activité. Retour sur l’histoire de ce sport de combat dans notre pays.
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Un sport qui a évolué au fil du temps
Entre sport et spectacle, le catch a souvent été intimement lié à la lutte. Cette discipline a même fait partie des Jeux olympiques de 1896. Le catch en France, lui, s’est développé au début du XXe siècle. En Europe, c’est l’âge d’or de la lutte européenne. Une activité qui a été confrontée à des interdits fédéraux… ce qui ne l’a pas empêché d’être poursuivie.
L’influence des États-Unis reste pourtant prégnante. Henri Deglane, champion olympique français de lutte gréco-romaine en 1924, part s’entraîner aux États-Unis. C’est lui qui rapporte en France une nouvelle version de son sport, avec des combats plus scénarisés.
Entre 1950 et 1970, le catch est considéré comme un spectacle, intégré dans des galas ou au Cirque d’Hiver. Les combats commencent à être commentés à la télévision française.
Dans le milieu des années 80, les matchs américains de la WWF sont diffusés notamment sur Canal +. L’école française s’efface au profit des spectacles d’outre-Atlantique. Elle reste pourtant bien présente.
Le catch en France a ses propres ligues
Si le catch a longtemps été surtout associé à la National Wrestling Alliance (NWA) et à la World Wrestling Federation (WWF, maintenant devenue WWE – World Wrestling Entertainment), ce sont des entreprises essentiellement américaines. Or, il existe bel et bien en France des ligues particulières, comme des écoles de catch.
Il en est ainsi de l’Association les Professionnels du Catch (APC). Fondée en 2004 par un ancien boxeur et catcheur professionnel, cette fédération a pour but de faire revenir le public vers le catch. Des anciennes stars du catch français, comme Théo Popoff et Claude Rocca, rejoignent Fausto Constantino, le fondateur de l’APC. Des galas sont organisés et l’APC a même son école, qui forme à partir de 14 ans des catcheurs, mais aussi des arbitres.
Ouest Catch promeut le catch en Bretagne et organise également des spectacles et des stages de formation (à partir de 18 ans).
Rixe Catch veut quant à elle révolutionner le catch français, avec notamment une chaîne vidéo dédiée, et des matchs à regarder en VOD.
Et il ne faudrait pas oublier la Fédération Française de Catch Professionnel. Fondée en 2006 par l’ex-champion du monde Marc Mercier, elle s’appuie sur une école qui apprend les bases à l’ancienne à ses élèves. La « Catch Academy s’engage à faire rapidement rentrer ses élèves dans le circuit professionnel : moins de deux ans seraient nécessaires (peut-être pas pour les plus jeunes élèves, qui ont seulement 14 ans). Des shows sont aussi organisés régulièrement.
Des stars du catch françaises… et mondiales
Entre 1950 et 1970, quand Thierry Roland et Roger Couderc commentaient le catch en France, les champions d’alors s’appelaient l’Ange Blanc, Le Tigre de la Lutte, Le Petit Prince, Cheri-Bibi, le Bourreau de Béthune ou André le Géant. Cet ancienne star mesurait 2 mètres 24 et pesait 235 kilos. Il a été champion du monde de catch, mais aussi champion du monde poids-lourds de la WWF (ancêtre de la WWE) et champion du monde par équipe de la WWF. Pas mal pour un petit frenchie. Mais il n’est pas le seul à avoir fait ses armes en France pour ensuite parvenir à s’illustrer de l’autre côté de l’Atlantique.
On a pu ainsi voir Tom La Ruffa, niçois d’origine, signer en 2012 un contrat avec la WWE sous le pseudo de Sylvester Lefort.
Tristan Archer, champion du Tournoi Poids-lourds 2019 de l’APC Catch, a lui aussi intégré la WWE en 2016, lors du tournoi WWE Cruserweight Classic.
Le catch, en France, c’est aussi pour les femmes
Si le catch est un sport de combat, cela ne signifie pas qu’il est fermé aux femmes. Bien au contraire. En France, Amale Winchester enchaîne les victoires. Ce qui ne semblerait pourtant pas évident : son petit gabarit de 1,63 m n’impressionne pas, de prime abord.
Kira Chimeira a découvert le catch devant la télévision. Elle a intégré Ouest Catch et a réussi, en sept ans à peine, à devenir Championne d’Europe NWA à l’âge de 25 ans. Elle combat ainsi en France et en Europe et se rêve professionnelle. Avec 20 heures d’entraînement par semaine, en plus de son travail, elle se donne les moyens d’y parvenir. Elle a même déjà son propre geste signature : le tornado suplex.
Des sportifs… qui touchent des cachets
La dimension « spectacle » du catch se répercute jusque dans la rémunération des sportifs qui participent à des combats. Ils sont en effet payés au cachet, lors de chacune de leurs prestations. Les plus grandes stars américaines sont des salariés de la WWE. En 2018, la fédération américaine a généré un chiffre d’affaires estimé à 930 millions de dollars.
Comme c’est un spectacle, les combats sont d’ailleurs scénarisés : avant même de monter sur le ring, les catcheurs savent déjà quel sera le gagnant de l’affrontement. Ce qui n’empêche pas une part d’improvisation, en fonction du déroule du combat, comme des réactions du public. Plus c’est spectaculaire, mieux c’est.
Et comme c’est l’industrie du spectacle, les produits dérivés rapportent eux aussi beaucoup.
Le fait que le catch redevienne populaire, et diffusé à la télévision (sur la TNT, et plus particulièrement sur Équipe TV, Christophe Agius est devenu l’une des principales voix françaises du catch), favorise les cachets. Le pay per view ajoute une nouvelle couche possible de rémunération. Aujourd’hui, les salles de spectacle qui accueillent des galas de catch en France recommencent à être combles, là où elles avaient du mal à se remplir il y a encore une dizaine d’années. Le catch n’a pas encore sorti son dernier coup !